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Compliance11 mai, 2023

En tant que conseiller en prévention, comment anticiper l’arrivée de tiers allophones sur le lieu de travail ?

Le climat social actuel oblige les entrepreneurs principaux à rechercher du personnel temporaire venu de loin pour compenser des situations de sous-effectif et de charge de travail importante. Quelles sont les conséquences concrètes de cette évolution pour la sécurité du travail en Belgique ? Et comment le conseiller en prévention peut-il anticiper cette situation ?

Identifier la culture de sécurité qui prévaut dans la firme de sous-traitance de langue différente

La notion de « culture de sécurité » désigne le mode de gestion de la sécurité dans une organisation. Elle englobe les politiques et procédures, mais aussi et surtout les comportements, les opinions et les réactions (ou l’absence de réaction) face à une situation peu sûre.

Les entreprises de sous-traitance basées à l’étranger et qui ne partagent pas les exigences de sécurité rigoureuses en vigueur en Europe occidentale s’opposent souvent aux nombreuses procédures imposées, à la législation sur le bien-être et aux prescriptions en matière de sécurité. Le conseiller en prévention peut anticiper ce genre de situation et :

  • en demandant au préalable une certification de sécurisation au niveau de l’entreprise
  • en demandant ou en réalisant au préalable un audit (sur place) des activités et de la culture de sécurité de l’entreprise de sous-traitance. L’audit de la culture de sécurité peut être réalisé au moyen de listes de contrôle standard disponibles (librement) sur le marché

Réaliser une analyse des écarts entre la culture de sécurité proposée par le sous-traitant et celle de l’entreprise

Il est recommandé de vérifier, à l’aide d’une liste de contrôle, si la culture de sécurité de l’entrepreneur principal ou du sous-traitant allophone présente des lacunes par rapport à celle de l’entreprise qui fait appel à ses services. Souvent, ces lacunes concernent des formations, l’inspection des équipements de travail, ou encore l’examen médical des collaborateurs (avant l’exécution de tâches dangereuses ou de fonctions de sécurité).

Le conseiller en prévention peut anticiper en réalisant cette analyse des écarts en collaboration avec le service de prévention de l’entrepreneur principal ou du sous-traitant. Si ces différences sont détectées et signalées dans un délai raisonnable avant le début des travaux, il sera encore possible d’apporter les corrections nécessaires.

Assurer l’accueil et la communication des consignes

Les donneurs d’ordre et les entrepreneurs principaux tiennent à ce que la procédure d’accueil et la communication des informations sur les dangers et les risques existants ainsi que des instructions de base soient réalisées, dans la mesure du possible, dans la langue du pays de la firme de sous-traitance. La logique suivie est que les collaborateurs comprendront et retiendront mieux les consignes de sécurité si elles sont exposées dans leur langue.

Un tel modèle a néanmoins ses limites. La procédure d’accueil ne peut être sans cesse traduite (les termes techniques sont souvent interprétés et/ou traduits différemment par les agences de traduction) et tenue à jour.
Le conseiller en prévention peut anticiper ce genre de situation et :

  • prévoir des consignes d’accueil visuelles avec peu de texte. Les contractants reçoivent un questionnaire (dans leur langue maternelle) et doivent indiquer la bonne réponse sur des panneaux ou des diapositives 
  • indiquer dans le contrat qu’à partir d’un certain effectif sur le chantier, des interprètes seront présents pour traduire les consignes de sécurité et les questions
  • passer par les lignes de communication requises (voir ci-après) qui traduisent les informations relatives à la sécurité pour leurs propres collaborateurs.

Garantir la communication relative à la sécurité au travail

Collaborer, c’est pouvoir interagir, échanger des informations ou encore réagir à certaines situations, et ce n’est possible que si toutes les personnes présentes sur le lieu de travail se comprennent.
Le conseiller en prévention peut anticiper comme suit :

  • demander à l’entrepreneur principal de dresser - avant le début des travaux - un plan de communication expliquant globalement comment les lignes de communication sont assurées jusqu’au niveau du lieu de travail (voir modèle ci-joint) 

JN3059-KLUW-sentral-communicatieplan-werken-met-anderstaligen-FR-medres

Téléchargez le plan de communication

  • apposer un autocollant sur le casque des personnes allophones qui comprennent (un minimum) le néerlandais, le français, l’allemand ou l’anglais, de façon à pouvoir les identifier immédiatement en cas de besoin.

Conclusion

Faire appel à des travailleurs allophones nécessite de prendre des mesures préventives suffisamment à l’avance. Ceci devrait d’ailleurs être repris dans l’analyse des risques de l’entrepreneur principal et/ou du donneur d’ordre. Une communication efficace, transparente et claire concernant la sécurité sur le lieu de travail demeure essentielle dans la lutte contre les incidents et accidents.

Auteur: Marc De Locht 

Travailler avec des entrepreneurs non autochtones 

Découvrez les réponses à diverses questions des clients dans senTRAL

  • Dans quelle langue dois-je communiquer lorsque je travaille avec un entrepreneur principal/sous-traitant allophone ?
  • En tant que donneur d’ordre, comment avoir un aperçu, à titre préventif, du nombre d’entreprises de sous-traitance allophones différentes que mon entrepreneur principal fera finalement intervenir sur mon site ?
  • En tant que conseiller en prévention, comment puis-je concrètement avoir un aperçu de la culture de sécurité d’une entreprise contractante allophone ?
  • Qu'en est-il des formations à la sécurité (de base – cadres opérationnels – tâches à risques) requises chez les sous-traitants allophones ? Sont-elles équivalentes aux formations VCA en Belgique et aux Pays-Bas ?
  • Quelle garantie ai-je, en tant que donneur d’ordre, que la communication en matière de sécurité soit et reste garantie sur le lieu de travail en cas de recours à des sous-traitants allophones ?
  • Qu'en est-il de la surveillance médicale des collaborateurs allophones en cas d’exécution de fonctions de sécurité et/ou de fonctions de vigilance ?
  • Quels sont les exemples de bonnes pratiques pour transmettre des informations relatives à la sécurité à des entrepreneurs principaux et sous-traitants allophones au moyen de la visualisation ?
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