Compliance12 juin, 2025

5 dilemmes lors de la rédaction du rapport ESG

Source: Hildegard Deweerdt, senTRAL

Dilemme 1 : écrire sur les efforts ou sur l’impact ?

Durant des années, les entreprises ont lutté pour communiquer d’une manière pertinente sur le plan financier sur leur impact sociétal - et se consolaient en communiquant sur les efforts au lieu de leur impact. Progressivement, divers cadres de reporting ont permis d’objectiver certaines données, entre autres la Global Reporting Initiative (GRI), les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme et le Corporate Human Rights Benchmark (CHRB).

Dans le cadre de la CSRD, c’est l’impact qui importe. Les entreprises doivent révéler des informations adéquates sur les risques et opportunités en matière de durabilité auxquels elles sont confrontées, mais également sur les conséquences pour l’Homme et l’environnement. Les entreprises doivent donc rendre compte des effets de leurs activités sur l’Homme et l’environnement ainsi que sur la manière dont les questions de durabilité influencent l’entreprise. Il s’agit de la perspective de la double matérialité, dans laquelle les risques pour l’entreprise et les effets de la société ne forment qu’une perspective de matérialité.

Dilemme 2 : écrire sur le passé ou l’avenir ?

La nouvelle directive met sur un pied d’égalité le rapport sur la durabilité et le rapport financier : alors que le rapport financier porte principalement sur la période passée, le rapport ESG est également tourné vers l’avenir. Nous avons donc besoin tant d’informations axées sur l’avenir, que d’informations rétrospectives. Les informations en matière de durabilité rapportées doivent également tenir compte des horizons à court, moyen et long terme.

Voir aussi : 'Collecte de données ESG : la base d’un ensemble de données de qualité'

Dilemme 3 : se lancer dans l’innovation ou mieux protéger la propriété intellectuelle ?

L’objectif n’est pas de contraindre les entreprises à dévoiler un capital intellectuel, la propriété intellectuelle, les connaissances ou les résultats d’innovation qui seraient estampillés du secret professionnel tel que défini dans la Directive (UE) 2016/943 du Parlement européen et du Conseil. Ne pas parler des projets innovants n’est pas non plus une option. Essayez surtout d’aborder ces innovations et investissements programmés qui généreront des revenus ou des changements à l’avenir. Ces informations donnent un aperçu important aux parties prenantes de la transformation programmée de l’entreprise.

Dilemme 4 : utiliser des données qualitatives ou quantitatives ?

Le rapport ESG doit comprendre des informations à la fois qualitatives et quantitatives. Les informations doivent être fondées sur des preuves scientifiques convaincantes. Les informations doivent également être harmonisées, comparables et basées sur des indicateurs uniformes. Le reporting peut être adapté aux spécificités des entreprises individuelles et ne peut compromettre la position commerciale de l’entreprise. Penchons-nous sur des données relatives à l’implication interne et sociétale.

Depuis des années, les entreprises établissant un rapport social volontaire se sont axées sur les données mesurables, qui sont, disons-le, confortables : les données prescrites par les pouvoirs publics, comme la santé et la sécurité au travail ou certains chiffres de recrutement qui sont mesurés et gérés depuis des années. Ajoutez quelques points de données plus nuancés, comme les résultats d’une enquête annuelle sur l’engagement des employés ou le nombre d’heures de bénévolat dans la communauté, et vous obtiendrez ainsi une meilleure image de l’approche de l’entreprise en matière d’engagement interne et sociétal.

Dilemme 5 : demander une dispense ou non lorsque les données issues de la chaîne de valeur font défaut ?

Les informations de durabilité publiées doivent inclure des données sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise, y compris ses propres activités, ses produits et services, ses relations commerciales et sa chaîne d’approvisionnement, le cas échéant. Les informations portant sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la société incluent des données relatives à sa chaîne de valeur au sein de l’Union et des données sur les pays tiers si la chaîne de valeur de la société s’étend au-delà des frontières de l’Union. Au cours des trois premières années d’application des mesures à adopter par les États membres conformément à la CSRD, et si toutes les informations nécessaires sur la chaîne de valeur ne sont pas disponibles, l’entreprise doit expliquer quels efforts ont été déployés pour obtenir les informations sur sa chaîne de valeur, pourquoi ces informations n’ont pas pu être obtenues et quels sont les projets de l’entreprise pour les obtenir à l’avenir.

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