Aylin Ozturk, avocate depuis 2022, s’intéresse particulièrement aux enjeux humains et pratiques du droit du travail.
Aylin Ozturk : « La rédaction juridique c’est une manière de faire vivre la matière »
Aylin Ozturk
Depuis 2022, Aylin Ozturk exerce comme avocate en droit du travail au Barreau francophone de Bruxelles. Elle intervient tant en droit individuel qu’en droit collectif du travail. Elle accompagne les entreprises et les travailleurs dans la gestion des relations de travail et des litiges sociaux. Elle s’intéresse particulièrement aux enjeux humains et pratiques du droit du travail.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours professionnel ?
Lorsque j’étais encore étudiante en bachelier à l’Université Saint-Louis – Bruxelles, je n’envisageais pas forcément de devenir avocate. Tout a changé lors d’un stage d’observation organisé par l’Université : j’ai eu la chance de suivre certains juges du Tribunal du travail francophone de Bruxelles, et notamment sa présidente. C’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais devenir avocate, et plus particulièrement dans le domaine du droit du travail.
Pourquoi avez-vous étudié le droit ? Quelles sont vos matières de prédilection et pourquoi ?
J’ai toujours été attirée par les métiers littéraires. J’avais même hésité à entreprendre un bachelier en lettres avant de choisir le droit. Ce qui m’intéressait surtout, c’était de comprendre les règles qui structurent notre société et influencent nos vies au quotidien.
Au fil de mes études, j’ai été particulièrement sensible aux matières où la théorie rencontre la réalité concrète. Cela m’a naturellement menée vers le droit social.
Mes domaines de prédilection concernent notamment les conditions de travail, la rémunération et l’occupation internationale, y compris les questions liées à l’immigration professionnelle.
Quand et comment êtes-vous arrivée au sein de la maison d’édition Wolters Kluwer ? Qu’avez-vous publié récemment ? Avez-vous des projets ?
J’ai collaboré pour la première fois avec Wolters Kluwer en co-rédigeant un ouvrage publié en 2024 dans la collection Entreprise et droit social, intitulé « Le lanceur d’alerte dans le secteur privé : analyse et commentaires de la loi du 28 novembre 2022 ».
Cette expérience m’a donné envie de poursuivre dans cette voie. Je travaille actuellement sur un deuxième ouvrage consacré aux rémunérations, avec un accent particulier sur la transparence salariale, un thème d’actualité.
Quel plaisir prenez-vous à rédiger un texte ? A analyser une matière ?
Écrire, c’est un vrai plaisir pour moi. C’est un moment où je peux prendre du recul sur ma pratique d’avocate et réfléchir autrement au droit. J’aime trouver les mots justes pour rendre claires des notions parfois complexes.
Pour moi, la rédaction juridique n’est pas qu’un exercice technique : c’est une façon de faire vivre la matière, de la rendre accessible et humaine.
Comment percevez-vous l’IA ?
Je vois l’intelligence artificielle comme un outil utile, à condition de l’utiliser avec un vrai esprit critique. Elle peut faire gagner du temps, mais elle ne remplacera jamais l’analyse, la nuance et le jugement humain.
Pour ma part, je l’utilise ponctuellement, tout en restant consciente de ses limites.
Dans ce contexte, comment percevez-vous l’évolution du monde de l’édition et le nécessaire virage numérique que Wolters Kluwer a pris ?
En tant que jeune avocate, je trouve cette évolution naturelle et même nécessaire. Le numérique facilite l’accès à l’information, rend la recherche plus fluide et permet une mise à jour constante du contenu. J’appartiens à une génération qui travaille déjà avec ces outils au quotidien, donc ce virage me paraît évident.