Legal30 octobre, 2025

Bastien Lombaerd : « La première qualité pour être un bon auteur est le courage de se lancer. Il faut oser écrire. »

Bastien Lombaerd : « Ensuite, la rigueur est essentielle : consulter les sources, confronter les opinions et nourrir sa réflexion. C’est un exercice exigeant, mais profondément enrichissant. »
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Bastien Lombaerd

Il est avocat au barreau de Bruxelles, spécialisé en droit des assurances, droit pénal et réparation des dommages corporels. Il est également collaborateur scientifique et didactique à l’Université de Namur, ainsi qu’expert invité au Centre d’Enseignement Supérieur de Promotion et de Formation Continue en Brabant wallon (CPFB). Depuis 2022, il encadre des exercices pratiques de droit, et en 2024, il a intégré le Centre de recherche Vulnérabilités et Sociétés.

Quel est votre parcours professionnel ?

Après mes études de droit à l’Université libre de Bruxelles, j’ai exercé comme collaborateur dans deux cabinets namurois avant de fonder ma propre pratique. Depuis 2022, j’encadre les exercices pratiques de droit pour les étudiants de troisième année du bachelier en horaire décalé. En 2024, j’ai rejoint le Centre de recherche Vulnérabilités et Sociétés, qui étudie, dans une approche interdisciplinaire, les liens entre vulnérabilité et société. À côté de ces activités, je collabore également avec Wolters Kluwer — mais j’y reviendrai.

Pourquoi avez-vous étudié le droit ?

Enfant, je rêvais d’être médecin généraliste. J’ai vite compris que la vue du sang me faisait vaciller et que les sciences m’attiraient moins que les lettres. J’ai alors trouvé dans la profession d’avocat des similitudes avec celle de médecin, mais sans les sciences… ni le sang ! Ce rêve d’enfance explique sans doute mon intérêt marqué pour le droit de la réparation des dommages corporels, où les notions médicales occupent une place essentielle.

Vous touchez à plusieurs matières, quelles sont vos branches du droit préférées ? Et pourquoi ?

J’ai toujours pratiqué le droit des assurances et celui de la réparation des dommages corporels. J’ai aussi défendu des personnes incarcérées. Avec le temps, j’ai recentré ma pratique autour d’un fil conducteur : le droit des victimes — qu’elles soient accidentées, agressées ou sinistrées. J’accompagne ces personnes dans le long processus qui doit les mener vers une réparation intégrale. Cette approche me permet de conjuguer mes trois matières de prédilection et d’évoluer à la fois en procédure civile et pénale.

L’IA ne remplacera pas l’avocat, elle l’obligera à devenir plus pointu.

On parle beaucoup de l’IA. Quel impact aura-t-elle sur le métier d’avocat ?

L’intelligence artificielle transforme déjà notre manière de travailler. Les clients arrivent avec des questions plus précises, nourries d’une première recherche automatisée. Cela pousse l’avocat à aller plus loin, à affiner sa réponse et sa stratégie. L’avenir de la profession réside dans la spécialisation et la maîtrise d’une pratique de niche. L’IA ne remplacera pas l’avocat, elle l’obligera à devenir plus pointu. Comme un chirurgien assisté d’un robot, l’avocat sera plus précis, mieux formé, et disposera de plus de temps pour ce qui fait le cœur du métier : la relation humaine et la communication.

Quand et comment êtes-vous arrivé au sein de la maison d’édition Wolters Kluwer ? Quel a été votre premier texte ?

En 2023, j’ai été contacté par le comité de rédaction de la revue « Verkeer Aansprakelijkheid Verzekering – Circulation Responsabilité Assurances » (VAV - CRA). Mon premier texte portait sur la valeur probante des procès-verbaux de police. J’ai ensuite collaboré à la mise à jour d’articles relatifs aux droits des personnes détenues pour l’ouvrage Droit pénal et procédure pénale. En 2024, j’ai intégré le comité de rédaction de la revue VAV-CRA, avant d’en devenir rédacteur en chef adjoint en juillet 2025. Depuis, j’y publie régulièrement des commentaires de jurisprudence et des articles de doctrine, tout en développant d’autres projets avec Wolters Kluwer.

Quelles qualités faut-il pour être un bon auteur et quels conseils donneriez-vous à un jeune confrère qui souhaiterait le devenir ?

La première qualité pour être un bon auteur est le courage de se lancer. Il faut oser écrire. Chaque praticien a une expérience à partager pour faire progresser le droit. Nous sommes, avec les magistrats, les témoins directs de l’application concrète des règles et de leurs effets sur les justiciables. Ensuite, la rigueur est essentielle : consulter les sources, confronter les opinions et nourrir sa réflexion. C’est un exercice exigeant, mais profondément enrichissant.

L’énergie vient du plaisir d’écrire et de rechercher. Voir un texte se construire peu à peu est particulièrement satisfaisant.

Où trouvez-vous l’énergie de vous atteler à toutes ces missions ?

L’énergie vient du plaisir d’écrire et de rechercher. Voir un texte se construire peu à peu est particulièrement satisfaisant. Intégrer le comité de rédaction de VAV-CRA m’a aussi offert la possibilité d’échanger avec des auteurs et praticiens chevronnés, d’enrichir ma réflexion et d’imaginer de nouvelles manières de communiquer sur — et avec — le droit.

Comment percevez-vous la maison d’édition Wolters Kluwer ?

Wolters Kluwer valorise le travail de ses auteurs et favorise la collaboration. La maison rend le savoir juridique accessible, actualisé et pertinent pour la pratique. Elle multiplie les projets et les initiatives, ce qui rend la collaboration stimulante. Je bénéficie d’un accompagnement attentif et rigoureux de la part d’une équipe joviale et consciencieuse — je pense notamment à Joëlle Defrise, Tom Depla et Siemen Van Rompaey.

Quels sont vos futurs projets avec Wolters Kluwer, notamment dans le cadre de la réforme du Code pénal et du Code de la route ?

La réforme du Code de la route, récemment reportée, mobilise déjà notre équipe : nous veillons à fournir aux praticiens des contenus clairs et actualisés. La réforme du Code pénal, quant à elle, est bien entamée. Je prépare un article consacré à l’infraction d’« entrave méchante » en lien avec la circulation routière. Bref, beaucoup de travail à venir… mais surtout, beaucoup de plaisir.

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