Marie-Lise Pottier : « L’intelligence artificielle modifie déjà profondément notre manière de travailler, y compris dans le domaine juridique et il faut, selon moi, prendre le train en marche et profiter des avantages que cette technologie offre ».
Marie-Lise Pottier : « L’IA est un levier d’augmentation de notre efficacité »
Marie-Lise Pottier
Avant d’être conseillère pour le centre de compétence Emploi et Sécurité sociale de la FEB, Marie-Lise Pottier a été Legal advisor au sein du secrétariat social Securex, Head of Comp&Ben au sein de Tractebel, Social relations specialist au sein d’Equans. Ses différentes expériences passées, ainsi que sa fonction actuelle, lui ont fait acquérir une solide expérience de la pratique du droit social et de la fiscalité des salaires. Elle exerce aussi la fonction de juge social au Tribunal du travail francophone de Bruxelles.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours professionnel ?
Mon parcours m’a menée à explorer le monde de l’édition, du payroll et des salaires, du management dans de grands groupes belges, de la concertation sociale, ainsi que celui du Tribunal du travail de Bruxelles en tant que juge social.
Même si je ne suis pas tombée dedans quand j’étais petite, je dirais que j’ai une curiosité constante pour le droit social et la concertation sociale, ainsi qu’un goût très prononcé pour les défis.
J’aime à penser que la vie est un grand concours de saut en hauteur, avec une barre placée toujours plus haut, et qu’il est nécessaire de se perfectionner au quotidien pour continuer à apprendre et à grandir.
Je travaille aujourd’hui comme conseillère pour le centre de compétence Emploi et Sécurité sociale de la FEB (Fédération des entreprises de Belgique), où je m’occupe principalement des sujets ayant trait au Comp & Ben, à la formation des salaires, aux congés (thématiques, crédit-temps…), avec une bonne dose d’appétence pour l’intelligence artificielle.
Ce qui m’anime au quotidien, c’est le dépassement de soi, la créativité, l’envie d’aller de l’avant et le respect : des valeurs que j’essaie d’appliquer dans chacun de mes projets et ce, toujours avec le sourire.
Quelles fonctions exercez-vous au sein de la FEB ?
Je suis conseiller pour le centre de compétence Emploi et Sécurité sociale.
Quand et comment êtes-vous arrivée au sein de la maison d’édition Wolters Kluwer ? Qu’avez-vous publié récemment ?
J’ai commencé ma carrière chez Wolters Kluwer ! C’était mon premier contrat de travail, en 2004. Je recherchais un emploi alliant précision juridique et créativité rédactionnelle et j’ai trouvé mon bonheur chez Wolters Kluwer pendant 5 ans, en tant que rédactrice. J’ai ensuite donné quelques webinaires vers 2012 et rédigé quelques articles pour Orientations et AEB, notamment. Mon premier dossier a été publié en 2015 « Les trois volets de la réforme de la formation en alternance ».
Chaque année, avec mon ancien collègue Vincent Rouls, je mets à jour l’annuaire « Le chômage avec complément d’entreprise et les alternatives à la fin de carrière ». Le dossier « Le plan cafétéria et l’indissociable notion de rémunération » a quant à lui été entièrement remis à jour (en version papier) en 2023, traduit en néerlandais en 2024 et sa nouvelle mise en jour en ligne sera publiée incessamment sous peu dans la base de donnée SocialEye.
Quel plaisir prenez-vous à rédiger un texte ? A analyser une matière ?
J’aime écrire autant que j’aime l’analyse juridique. Pour moi, ces deux dimensions se nourrissent l’une de l’autre : l’écriture me permet de structurer mon analyse juridique et de rendre accessible un texte complexe, parfois truffé de références. L’analyse juridique, quant à elle permet de dresser un cadre et de répondre à des questions de manière fondée.
Vous semblez suivre l’évolution de l’IA, comment la percevez-vous ? Qu’attendez-vous d’elle en tant que juriste ?
J’aime le changement. Je n’aime, par exemple, pas passer deux fois par le même chemin. C’est sans doute pour cette raison que l’évolution de l’intelligence artificielle m’enthousiasme. Elle modifie déjà profondément notre manière de travailler, y compris dans le domaine juridique et il faut, selon moi, prendre le train en marche et profiter des avantages que cette technologie offre. Plutôt que de la percevoir comme une menace ou un substitut, je la vois comme un levier d’augmentation de notre efficacité.