Quelles évolutions avez-vous observées dans le monde des auteurs au cours des 40 dernières années ?
Le monde des auteurs a profondément évolué, tant dans les méthodes de travail que dans les attentes. Autrefois, les auteurs travaillaient à la main, annotant les épreuves papier avec des signes de correction, alors qu’aujourd’hui tout est devenu numérique. Ce changement a considérablement amélioré l’efficacité et la flexibilité : on peut désormais contribuer à une publication depuis n’importe quel endroit dans le monde. C’est une avancée majeure, mais elle entraîne aussi de nouveaux défis.
Parallèlement, la manière dont les utilisateurs interagissent avec l’information juridique et financière a également changé. La demande d’outils pratiques et de modèles préremplis ne cesse de croître. Cette simplification, toutefois, a ses limites : trop souvent, des formulaires sont complétés sans réelle compréhension des implications juridiques ou économiques. Cela mène à une application superficielle de règles complexes.
Un exemple marquant est la procédure de sonnette d’alarme pour les entreprises. La continuité d’une entreprise ne dépend pas uniquement de ratios financiers ou de prévisions budgétaires. Des facteurs externes comme des modifications législatives, des risques géopolitiques ou une détérioration de la position concurrentielle peuvent également compromettre sa survie. Ces risques ne se résument pas dans un tableau Excel. Ils exigent une analyse et une interprétation – c’est précisément là que réside la valeur ajoutée des auteurs et des experts.
Quels sont selon vous les principaux défis auxquels sont confrontés aujourd’hui les auteurs dans votre domaine ?
À mes yeux, le plus grand défi ne concerne pas tant les auteurs eux-mêmes que le contexte professionnel global dans lequel ils évoluent. J’observe qu’une grande majorité des professionnels du chiffre – comme les comptables et les conseillers fiscaux – se concentrent essentiellement sur la fiscalité, car celle-ci évolue rapidement et attire toute l’attention. En revanche, leur connaissance du droit des sociétés et des associations reste souvent insuffisante. Cela crée un déséquilibre structurel : la fiscalité monopolise l’attention, au détriment du cadre juridique fondamental dans lequel évoluent les entreprises.