L’intelligence artificielle générative cause beaucoup de remous dans le paysage juridique et fiscal. En tant que responsable « Publishing & Operations » chez Wolters Kluwer Benelux, je me penche régulièrement sur les défis et les possibilités de cette intelligence artificielle générative. Tant du côté des auteurs, l’intelligence artificielle pouvant servir d’outil lors du processus de rédaction, qu’en vue du développement de modules d’intelligence artificielle fiables pour nos produits, comme InView aux Pays-Bas et Jura en Belgique.
Fiscalité et comptabilité Legal17 avril, 2024
Les informations professionnelles valent de l’or dans le développement d’applications d’intelligence artificielle générative fiables
Peter Immink
Peter Immink a accumulé plus de 15 ans d'expertise dans divers aspects du processus d'édition, y compris l'édition, la stratégie et la transformation numérique, et aime donc se plonger dans les nouvelles technologies qui transforment l'industrie de l'édition. Il se passionne également pour la découverte d'auteurs talentueux et suit leur développement afin de mettre en place des collaborations fructueuses. Dans son rôle actuel de VP Content, Peter est responsable de tout ce qui concerne les auteurs et le portefeuille de contenu Legal & Regulatory au Benelux.
Une politique à l’intention des auteurs pour des attentes transparentes
Avec un corps d’auteurs externe de plus de 5 000 experts au Benelux, Wolters Kluwer est à la pointe lorsqu’il s’agit de créer des informations professionnelles fiables et d’actualité. Le contenu numérique et les modèles linguistiques avancés, tels que ChatGPT, ont certes un impact important sur le processus de création des auteurs. Ces derniers nous demandent régulièrement quand ils peuvent avoir recours à l’intelligence artificielle ou pas. Wolters Kluwer adopte dès lors une politique très claire envers les auteurs : l’intelligence artificielle générative peut faciliter les recherches préalables au processus de création, mais les efforts intellectuels et créatifs doivent toujours émaner de l’auteur en personne.
Le travail répétitif, comme les résumés de décisions judiciaires ou l’indication de références, peut très bien être laissé à l’intelligence artificielle. Durant les processus éditoriaux également, l’intelligence artificielle permet de gagner du temps, par exemple pour le contrôle de l’orthographe, la reconnaissance des mots-clés ou l’harmonisation de la structure du contenu. Mais lorsqu’il s’agit de créer, d’analyser et d’établir des liens, c’est aux auteurs de jouer. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons garantir l’originalité et l’exactitude de nos informations professionnelles.
À l’instar des avocats, les auteurs ne sont pas remplacés par l’intelligence artificielle. Grâce à leur vaste expertise professionnelle et à leur réflexion, ils marquent leur travail de leur empreinte unique, ce qui est impossible pour une machine.
L’intelligence artificielle responsable selon Wolters Kluwer
Parallèlement à des directives transparentes à l’intention des auteurs, Wolters Kluwer se concentre sur le développement de ses propres applications d’intelligence artificielle. La fiabilité joue ici un rôle clé : au même titre que nos informations professionnelles portent le label de qualité de Wolters Kluwer, il est essentiel que notre mise en œuvre de l’intelligence artificielle génère des données correctes et validées.
Nous assurons cette garantie à trois niveaux. D’abord, nous entraînons nos outils d’intelligence artificielle dans un environnement protégé, uniquement avec nos propres données professionnelles contrôlées. Nous alimentons donc le modèle à l’aide de sources précises et de confiance, des informations professionnelles de très grande qualité, que nous avons rassemblées avec nos auteurs au cours des décennies précédentes. Ensuite, nos rédacteurs spécialisés internes se penchent sur la validation et le contrôle des données. Les informations sont-elles pertinentes, la mention de la source est-elle correcte ? Sur la base de ce feed-back, nous affinons le modèle d’intelligence artificielle et éliminons les inexactitudes éventuelles. C’est de cette façon que nous donnons actuellement forme à notre nouveau produit InView, grâce à des boucles de feed-back via des panels de clients. Nous pouvons ainsi affiner avec une très grande précision les applications d’intelligence artificielle. Enfin, ces mêmes connaissances et expertise de nos rédacteurs professionnels sont utilisées pour écrire et peaufiner des invites (prompts) afin que celles-ci puissent être utilisées pour fournir à l’utilisateur des informations pertinentes et éventuellement personnalisées.
Notre plus grand atout est de pouvoir combiner une nouvelle technologie et une immense quantité de contenu.
L’intelligence artificielle générative alimentée et entraînée par du contenu interne
La vaste base de données de contenu que Wolters Kluwer a constituée au fil des ans est à cet égard d’une valeur inestimable et nous distingue de la concurrence. Quiconque s’y connaît en ingénierie de requête (prompt engineering) et en intelligence artificielle générative est capable de développer des fonctionnalités, mais peu disposent d’une telle quantité d’informations professionnelles uniques pour alimenter et entraîner le modèle. Nous avons donc délibérément choisi de ne pas partager nos informations professionnelles avec des tiers. Les directives destinées à nos auteurs en témoignent : les données publiques, telles que la législation et la jurisprudence, peuvent sans problème être introduites dans le domaine public (par exemple ChatGPT), mais pas nos propres informations professionnelles. Celles-ci nous sont trop précieuses et nous les utilisons pour alimenter, entraîner et perfectionner nos propres systèmes d’intelligence artificielle.
En outre, nous travaillons à l’introduction d’un outil convivial pour les auteurs, spécifiquement destiné à optimiser le processus de création de contenu. Cette plateforme d’édition basée sur Word et facile d’utilisation est déjà utilisée par Wolters Kluwer dans différents pays. À l’avenir, nous pouvons envisager d’y ajouter des fonctionnalités telles que la suggestion automatique de mots-clés ou des propositions de mise en pages : tout pour servir de façon optimale les auteurs afin qu’ils puissent encore mieux relever leurs défis en matière de création de contenu.
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