Vous dites que la publication d’informations va évoluer vers une offre d’analyses et de points de vue, qu’entendez-vous par là ?
Dans un proche avenir, le gouvernement mettra publiquement à disposition la grande majorité des jugements et arrêts. Dès que la jurisprudence sera disponible, nous la rendrons également accessible au départ de notre plateforme. Explorer des millions de documents avec un moteur de recherche classique n’a pas beaucoup de sens. Cela donnerait des séries infinies de résultats dont l’analyse prendrait énormément de temps. C’est pourquoi nous travaillons avec « legal analytics ». Cette technologie permet de sélectionner les jugements et les arrêts en lien étroit avec son propre dossier grâce à une description du cas en langage naturel. La tendance de la jurisprudence, ainsi que les motifs décisifs qu’elle contient, feront partie de l’offre. En d’autres termes, nous ne nous contentons pas de proposer une série de documents, nous proposons une analyse qui permet à un avocat ou à un magistrat de se mettre directement au travail.
Vous affirmez que vous intégrez de plus en plus votre travail de recherche dans le processus de travail du juriste. Comment cela se passe-t-il concrètement ?
Nous voulons tout d’abord permettre un accès à différentes sources d’informations à partir d’un seul moteur de recherche. Des sources publiques pertinentes, comme les travaux parlementaires, peuvent déjà être consultées à partir de Jura. Toutefois, les différentes bases de données de Wolters Kluwer ne peuvent actuellement pas encore être consultées de façon centralisée. Les choses vont changer dans les années à venir, de sorte qu’une seule recherche permettra de consulter aussi bien les sources juridiques - la législation, la doctrine et la jurisprudence - sur Jura, que les sources d’informations plus pratiques et spécifiques sur monKEY, SocialEye et Mercatus. En outre, nous intégrerons bien davantage les recherches dans le processus de travail du juriste. Cela pourrait par exemple vous permettre de lancer les recherches depuis votre traitement de texte et d’utiliser directement la description d’un cas dans un document comme critère de recherche, ou encore, d’accéder en seul un clic au texte intégral d’une loi ou d’un jugement au départ d’un lien figurant dans un e-mail ou un document. La connexion à des systèmes de gestion de dossiers et de cabinets comme Kleos et DLex est un autre exemple. Aujourd’hui, une connexion basique existe déjà entre Jura et Kleos ou DLex. Vous pouvez lancer une recherche à partir de votre système de gestion de dossiers et sauvegarder les résultats dans un dossier. Vous pouvez également intégrer le coût des documents utilisés dans le calcul de vos honoraires.
La connexion va devenir beaucoup plus intelligente. Grâce à l’interaction entre nos bases de données et nos systèmes de gestion de dossiers, vous aurez directement un aperçu de tous les dossiers et tous les clients impactés par la modification d’une loi importante.